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Taming the Garden
On dit des arbres qu’ils entretiennent des liens entre eux, qu’ils sont sensibles à leur environnement et à leur coexistence. Je me suis laissé dire qu’ils se rapprochaient même parfois les uns des autres ! Et si d’aventure cela n’était que fariboles anthropomorphes, il ne s’agirait dès lors que d’organiser de toutes pièces le déplacement d’arbres vers d’autres arbres.
Même s’il s’agit d’envisager des centaines de kilomètres par voie de terre et de mer, qu’à cela ne tienne ! Il suffit de déraciner de leur sol natal des arbres centenaires aux branches tentaculaires et à la frondaison foisonnante, de les charger sur de larges remorques et sur d’aussi larges barges pour les conduire par voie terrestre et maritime lentement et sûrement dans un parc paradisiaque. Quoique ce parc parfaitement entretenu, dont les pelouses voient émerger une série de petites pipes d’arrosage, paraît être un territoire aseptisé pour collectionneur monomaniaque. Les arbres y apparaissent fragiles, tenus qu’ils sont, comme les mâts de voiliers, par des haubans métalliques.
Salomé Jashi, cinéaste géorgienne formée à Londres dont c’est le deuxième long métrage, ne dit rien de ce parc ni de son propriétaire, ni non plus des conditions d’acquisition des arbres. C’est au sein des campagnes que la réalisatrice porte essentiellement son attention, parmi les villageois et les travailleurs confrontés à ces extractions spectaculaires. Mais là aussi, Salomé Jashi ne tient pas à tout montrer. Quelques étapes significatives quant à la technique de déracinement sont certes filmées, mais point celles du chargement des arbres sur les véhicules réquisitionnés. Ainsi, Taming the Garden tient du documentaire traditionnel par son souci descriptif, sans recours, bien sûr, à des entretiens ou à des commentaires en voix off. Mais le film est tout autant une méditation qui porte sur les liens établis entre la nature et la culture.
La réalisatrice filme les coulisses de ces bouleversements, écoute des villageois modestes et aisés, entre chez eux afin de saisir les conflits sous-jacents nourris par la perte d’un patrimoine naturel et les bienfaits d’une route aménagée pour le bien-être de la communauté, certes, mais également pour l’enlèvement d’un arbre.
Moments de réflexion, d’émotion, de pensées en ce temps géorgien et, partant, mondialisé dans le global village duquel toutes les folies, les outrances, les violences sont possibles à force de moyens financiers et politiques engagés. Ces arbres, qui sont flottants sur la mer – image spectaculairement ridicule et cauchemardesque – sont frères et sœurs des zoos humains d’hier, des migrations humaines imposées, des animaux des zoos, des ménageries diverses, des jardins exotiques, de tous ces gestes d’accaparement des biens du monde végétal, animal et humain. La voix du film témoigne à cet endroit d’une inquiétude amusée, d’un étonnement inquiet.
Taming the Garden | Film | Salomé Jashi | CH-DE-GEO 2021 | 92’ | Locarno Film Festival 2021, Human Rights Film Festival Zürich 2021
Wake Up on Mars
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Le traumatisme. La trame du temps qui se déchire. Le trou noir qui abolit l’espérance et menace l’identité. Et parfois, comme c’est le cas pour les deux adolescentes que l’on découvre endormies dans le plan inaugural de Wake Up on Mars, les corps qui s’effondrent sous le poids de leur propre sidération. À l’image de centaines d’enfants de familles exilées en attente de régularisation, Ibadeta et Djeneta Demiri sont victimes du « syndrome de résignation », un coma profond qui survient à la suite d’un grand choc émotionnel. Roms du Kosovo et persécutés comme tels, les Demiri ont fui leur terre d’origine et trouvé un point de chute en Suède où les attendait une autre forme d’injustice, celle des politiques migratoires de plus en plus dures et restrictives. Par deux fois, elles ont vu leurs demandes d’asile rejetées, épisodes douloureux à la suite desquels Ibadeta a développé le syndrome catatonique. Deux ans auparavant, le mal avait déjà frappé Djeneta, après que cette dernière eut été témoin de l’agression de son petit frère Furkan, au Kosovo.
Sans rien occulter du quotidien de cette famille, partagé entre les difficiles démarches d’obtention d’un statut de résident et une attention de tous les instants portée aux jeunes filles clouées à leurs lits de sommeil, la caméra de Dea Gjinovci s’attarde sur le plus jeune de la fratrie, Furkan. À l’enfermement intérieur de ses sœurs, le garçon de dix ans oppose un désir d’aventure et de fuite imaginaire, symbolisé par un projet de construction de vaisseau spatial qu’il destine à l’emmener sur Mars. Une part importante du métrage est consacrée à cette quête, le garçon de dix ans se mettant à collecter des matériaux de récupération autour de chez lui, où forêts de contes et cimetières de voitures se côtoient. La cinéaste restitue ce paysage sensuel et mental avec une compréhension intuitive de la lumière et un grand sens de l’image. Très vite, nous comprenons que l’entreprise de Furkan n’a rien d’une lubie. Elle est une manière de conjurer l’angoisse de cette double attente (de la régularisation, du réveil de ses sœurs), de s’échapper du contexte suffoquant qu’elle impose à tous les membres de la famille, et aussi, comme il le laisse entendre au détour d’une phrase — « je pense que tout est de ma faute » — de mettre fin au cercle pernicieux de la culpabilité.
Articulé autour de ces deux pôles — l’un de recréation fictionnelle, l’autre de captation documentaire — Wake Up on Mars évite les pièges de la métaphore trop explicite ou du tract militant. L’écriture expose intelligemment le cadre de cette maladie peu connue, notamment par le biais de fragments radiophoniques qui reviennent sur sa perception par la société suédoise, entre circonspection de la science et méfiance de certains hommes politiques. Devant cette famille qui fait preuve d’une abnégation et d’une persévérance sans faille, le regard de Dea Gjinovci parvient à trouver la juste distance, celle de l’accompagnement. À cet égard, le basculement dans le fantastique, à la toute fin du film, témoigne du caractère fort et absolu de son geste de cinéaste, et réconforte quant à la capacité inouïe qu’a l’enfance de tracer un chemin de lumière dans la noirceur en apparence la plus totale.
Wake Up on Mars | Film | Dea Gjinovci | CH-FR 2020 | 75’ | Visions du Réel Nyon 2020, Solothurner Filmtage 2021, Human Rights Film Festival Zürich 2021
Los silencios
Quand nous voyons des fantômes à l’écran, nous faisons l’expérience de retrouver le propre du cinéma avec une certitude à la fois rassurante et inquiétante. Mais pour que les moyens imaginatifs du cinéma ne tournent pas au kitsch, pour que nous spectateurs ne soyons pas en décalage, il faut savoir créer un monde onirique, intimiste, ou bien symbolique — ce que Beatriz Seigner a parfaitement réussi à faire. Et il s’agit ici d’une véritable prouesse, car Los silencios est un film également centré sur le témoignage documentaire de l’un des nombreux chapitres du grand livre des réfugiés et des déplacés.
Nous sommes à la frontière entre Colombie et Brésil, plus précisément sur une île définie comme no man’s land, où l’ambiguïté politique se confond parfaitement avec des contours géographiques indéfinis, connotés par l’eau, l’humidité, une végétation luxuriante. Les péripéties d’une famille qui cherche à fuir la guerre civile, sans le père porté disparu, sont alors parfaitement exprimées par la « suspension » de la maison sur pilotis où des rideaux éphémères se substituent aux fenêtres : les regards de la communauté de l’île sont omniprésents, incarnant le mélange de contrôle et de solidarité auxquels la famille est désormais destinée.
L’habileté de Seigner à trouver un registre à la fois onirique et concret repose en grande partie sur le choix de faire coïncider le point de vue du film avec celui de la jeune fille. Nous regardons le déracinement, la dépendance et la souffrance à travers la perspective non politisée d’une enfant concentrée principalement sur les affects. Sa vision du père-fantôme devient ainsi naturelle et parlante : elle exprime la recherche de guide, de protection, et de valeurs. Un tournant décisif de Los silencios sera alors la découverte que ce regard bénéfique sur les valeurs, sur l’immatériel, dans des conditions matérielles très difficiles, s’avérera être un regard troublant depuis l’immatériel. Les fantômes ne sont plus l’objet de notre regard mais les yeux du film lui-même.
Los silencios | Film | Beatriz Seigner | BRA-COL-FR 2018 | 89’ | International Film Festival and Forum on Human Rights (FIFDH) 2019, Human Rights Film Festival Zurich 2019, Filmar en América Latina Genève 2020
Rafiki
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La réalisatrice kényane Wanuri Kahiu s’était fait remarquer à Sundance avec son court-métrage Pumzi, une fable de science-fiction qui avait pour décor un Kenya post-apocalyptique. Elle porte cette fois à l’écran l’histoire d’amour proscrite entre deux jeunes femmes. Un long parcours du combattant pour la cinéaste qui explique qu’elle est parvenue à réunir les fonds de financement du film (adaptation de la nouvelle Jambula Tree) après sept longues années.
Dès les premières scènes du film, la figure de proue d’une buvette de quartier, Mama Atim, donne le ton. Dans la ville, les ragots vont vite, très vite. Lorsqu’au détour d’une rue Kena (Samantha Mugatsia) rencontre l’expansive Ziki (Sheila Munyiva) et en tombe presque immédiatement amoureuse, on s’attend à ce que l’opprobre s’abatte sur le couple, qu’il soit séparé et qu’au sentiment de plénitude se substitue la béance du manque. Pour ne rien arranger, Kena et Ziki sont les deux filles de candidats aux élections locales. Deux clans s’affrontent, et voilà que frappe à nouveau la puissance de feu shakespearienne ! Dans la cour d’une boîte de nuit, ou à l’arrière d’un van parqué au milieu de nulle part, le couple se cherche un espace d’intimité.
Dès lors, on s’abandonne facilement au charisme des deux protagonistes. Wanuri Kahiu s’autorise très gros plans et ralentis lorsque les deux amoureuses se rejoignent et brusque la mise en scène à l’aide d’une caméra portée frénétique lorsqu’elles sont violentées. À noter que la palette de couleurs pastel et pop de l’image de Christopher Wessels participe au langage cinématographique exubérant de Rafiki, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Même s’il peut être associé à un tour de passe-passe dramatique, le chassé-croisé qu’entraîne le combat intérieur des deux filles fonctionne. En réaction à l’environnement qui leur est hostile, chacune à leur tour, Kena et Ziki vont se repousser. Kena ira jusqu’à dire sur le ton du reproche à Ziki : « tu n’es rien d’autre qu’une simple et typique fille kényane ».
Après avoir été autorisé sept jours, Rafiki reste interdit de diffusion au Kenya en raison « de son thème homosexuel et de son but évident de promouvoir le lesbianisme, ce qui est illégal et heurte la culture et les valeurs morales du peuple kényan » — selon le Kenya Film Classification Board. Si les pleins feux ont été mis sur le métrage en raison des rebondissements liés à son interdiction, ce dernier vaut le détour — bien qu’il repose davantage sur l’alchimie entre les deux actrices, dont on peine à croire qu’il s’agisse de leur première expérience devant la caméra, que sur le brio d’une mise en scène en réalité très conventionnelle.
Rafiki | Film | Wanuri Kahiu | KEN-ZA-DE-NL-FR-NO-LB 2018 | 83’ | ZFF 2018, Everybody’s Perfect Genève 2018, Human Rights Film Festival Zurich 2019
Prisoners of Society
Rati Titseladze approche Adelina et Georges directement, c’est-à-dire Adelina, personne transsexuelle en Géorgie, un pays où elle restera peut-être à jamais Georges. La pression sociale évoquée par le titre du film n’émergera qu’indirectement, plus précisément à travers le portrait de la famille d’Adelina. Son père et sa mère sont montrés frontalement, ce qui souligne leur différence : celle-ci constituera le début d’un discours complexe sur les relations familiales, qui sont aussi le miroir de toute une société — où l’homophobie et l’intolérance sont capables de tuer.
Prisoners of Society est composé par un montage qui met en avant la dimension constructive du film, rendant ainsi parfaitement le puzzle identitaire et les conflits sociaux. Malgré l’usage de l’interview frontale, le langage filmique de Titseladze préfère le registre expressif au déclaratif ou au descriptif — un registre expressif qui passe aussi par des choix formels comme celui du cadre carré pour Adelina, puis rectangulaire, donc plus standard, pour le rassemblement de la famille (apparemment) unie.
À ce propos, une attention spéciale est accordée à la bande-son du film, qui alterne musique traditionnelle de chœur et rock, et surtout se sert de toute une palette de sons, laquelle sait communiquer beaucoup plus qu’un discours verbal. Dans l’expérience de Prisoners of Society, les mots nous apparaissent seulement comme la pointe d’un iceberg riche en couleurs, contrastés et nuancés, où les questions ouvertes, souvent dramatiquement insolubles, priment sur toute détermination bien définie.
Prisoners of Society | Short | Rati Titseladze | GEO 2018 | 16’ | Black Movie Genève 2019, Internationale Kurzfilmtage Winterthur, Human Rights Film Festival Zurich 2019
Capharnaüm
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« Ton fils est mort avant d'être né. » Cinglante, cette affirmation lancée par Aspro, l'un des personnages malveillants de Capharnaüm, résume ce que l'œuvre déploie implacablement : le malheur et la pauvreté dans lesquels évoluent les enfants d'un bidonville de Beyrouth, et plus précisément un jeune de presque douze ans dénommé Zain, les réduisent à une existence misérable, destructrice et de hors-la-loi. Zain Al Rafeea interprète ce rôle avec une détermination déconcertante, qui signale sa propulsion précoce dans un monde et des préoccupations d'adultes. Le regard franc, presque méprisant, il agit sans exprimer le moindre doute et sa fierté l'empêche d'accepter l'aide de n'importe qui. Capharnaüm n'est donc pas un film misérabiliste, contrairement à l'affirmation de certaines critiques, même si les dernières minutes tendent vers le cliché larmoyant.
Afin de « traduire le cri » de ces enfants, Nadine Labaki filme avec une petite équipe, caméra à l'épaule, offrant ainsi une grande proximité avec ses personnages — joués par des réfugiés pour la grande majorité d'entre eux. L'impression d'une réalité saisie sur le vif émerge, en même temps que celle d'oppression, que l'absence d'horizon à l'intérieur de l'image, la forte présence des bidonvilles de chaque côté du plan renforcent. Les cadrages sont rarement frontaux, les décors jamais symétriques, comme s'ils révélaient de ce fait le chaos de la situation.
Condamné pour meurtre, Zain intente un procès à ses parents. Au tribunal, un long flash-back vise à identifier les motifs qui l'ont poussé à commettre cet acte criminel. Les premières séquences confrontent alors le point de vue objectif de la justice à celui d'individus qui n'ont pas les moyens matériels d'agir moralement — à l'exception de Zain, qui ne faillit pas à ses principes et dont toutes les mauvaises actions sont justifiées, ce qui semble moins témoigner d'un reflet de la réalité que d'une volonté de toucher le spectateur. Malgré un montage trop haché, empreinte peut-être de la première carrière de Nadine Labaki dans les clips musicaux, Capharnaüm n'en demeure pas moins une œuvre très réussie, portée par d'excellents acteurs et qui refuse une représentation spectaculaire de la violence.
Capharnaüm | Film | Nadine Labaki | LB-FR 2018 | 126’ | Zurich Film Festival 2018, Human Rights Film Festival Zürich 2018
The Silence of Others
Man stelle sich vor, Hitlers Grabmonument würde ein ganzes Tal einnehmen und zum Todestag fände dort ein grosses Fest statt. Oder Merkel würde öffentlich über die Aufarbeitung des Nationalsozialismus sagen: «Lasst uns nicht mehr in alten Wunden grübeln und nach vorne schauen.» Oder man stelle sich vor, es gäbe einen Führerplatz, eine Göbbels-Allee oder zum Beispiel eine Eichmannstrasse. In Spanien stellt man sich das leider nicht vor, wie der Dokumentarfilm The Silence of Others aufzeigt. Die Bürgerkriegs- und Diktaturverbrechen zwischen 1936 und 1977 wurden von staatlicher Seite weder aufgearbeitet noch geahndet. Auch in Schulbüchern wird das Kapitel grosszügig ausgeklammert. Und was die Gesetzgebung anbelangt: Seit dem Ende der Diktatur besteht ein Amnestiegesetz. Es sollte eigentlich linke Oppositionelle vor Verfolgung schützen, wurde dann aber vor allem dazu genutzt, Kriegsverbrecher und Politiker zu schützen. Der Dokumentarfilm von Almudena Carracedo und Robert Bahar thematisiert und deckt auf, was schon längst überfällig ist. So überfällig, dass der Film ohnmächtig macht vor Wut und Trauer. Denn es handelt sich hier um ein unglaublich düsteres Kapitel von staatlich verordneter, systematischer Amnesie dank Amnestie.
Die Stärke von The Silence of Others ist, dass er sowohl in die Breite wie die Tiefe geht. Einerseits wird etwa der 2016 siegreich beendete Kampf um die Änderung der Strassennamen dokumentiert oder der Kampf derer, die um die Exhumierung und korrekte Beisetzung von in Massengräbern verscharrten Angehörigen kämpfen. Dieser Kampf hat ihr Leben verändert und sie wie im Fall María Martíns zu flüsternden Lebewesen gemacht, die die Geister der Ahnen umtreiben. Andererseits begleitet der Film mehrere langwierige und langjährige juristische Kämpfe wie der von Chato, einem Linken, der während der Franco-Diktatur gefoltert wurde und sein dessen Peiniger ein paar Strassen weiter wohnt. Seinen Kampf ficht er via Argentinien aus, denn nur ein internationaler Haftbefehl zeigt etwas Wirkung und generiert öffentliches Interesse. Und apropos Argentinien: Linken, alleinstehenden und armen Müttern wurden ungleich mehr Babys entrissen und in regimetreue Familien weitergegeben – ein so dunkles Kapitel Spaniens, dass man sich tatsächlich eine Amnesie wünschte, um dies verdrängen zu können. Nein, möchte man rufen, den Opfern geht es nicht um Rache, sondern um ein Zeichen von (staatlichem) Eingeständnis und Wiedergutmachung. Denn wie die Geister der Verstorbenen zeigen: Solange man sie nicht beachtet, flüstern sie weiter. Immerhin geht der neue Ministerpräsident Sánchez – wenn auch zögerlich – das Thema von Francos Grabmonument an, und auch die Justiz macht sich ans Thema Kindesraub, doch immer winkt die Verjährung.
Dieser Film hinterlässt einen sprachlos, aber mit der Gewissheit, dass Stille im eigenen Land mit internationalen Gesetzen herausgefordert werden kann. Ein gutes Argument, um nationales Recht nicht allzu «selbstbestimmt» über internationales Recht zu stellen.
The Silence of Others | Film | Almudena Carracedo, Robert Bahar | ES 2018 | 96‘ | FIFDH Genève 2018, Human Rights Film Festival Zurich 2018